écologie et écologisme

                                                         POUR UNE ÉCOLOGIE RAISONNÉE


      L'écologie comme son nom l'indique devrait être un savoir. L'écologisme est devenue la dernière idéologie à la mode, et comme telle , finira dans les poubelles de l'histoire.

L'écologie doit être raisonnée, c'est à dire utiliser les méthodes scientifiques et adopter une rigueur rationaliste indispensable à toute démarche sérieuse.

L'écologisme est devenue aujourd'hui un fourre-tout dans lequel on trouve aussi bien des à priori politiques, que des peurs irraisonnées, des affirmations péremptoires, des anathèmes, des jérémiades, parfois même des attaques personnelles voire des injures ;comme toutes les idéologies, l'écologisme prend très souvent la forme d'un écototalitarisme.

L'écologie raisonnée doit être faite de dialogues constructifs et d'écoutes réciproques. Il est indispensable que les écologues fassent un peu le ménage chez eux et se cantonnent à ce qui est vraiment du domaine de la préservation de notre écosystème et ne se préoccupent plus de problèmes certes sérieux mais qui n' ont rien à voire avec l' écologie.

La souffrance animale est une vraie question philosophique. Elle existe à l'état naturel : le lion qui dévore l'antilope ne se soucie pas de savoir si cette dernière doit être assommée avant d' être tuée. La cruauté humaine gratuite envers les animaux doit être condamnée mais pour des raisons morales et non écologiques. La souffrance animale ne met pas notre écosystème en danger.L'appauvrissement de la biodiversité est un problème écologique ; mais l'importation d' ours dans les Pyrénées va-t-il améliorer un équilibre écologique déjà façonné par l' homme depuis des siècles ?

Le chasseurs-cueuilleurs des temps préhistoriques dont il est de bon ton de nous vanter les mérites écologiques enduraient des conditions de vie plus défavorables que l'homme du 21 eme siècle, que se soit en terme de santé, d' espérance vie, de liberté , d'épanouissement personnel etc.Vouloir revenir en arrière en prétendant que c'était mieux avant est une absurdité.

Les anti-specistes sont parfaitement en droit de contester la place acquise par l'homme dans la nature. C'est une position philosophique respectable mais elle n'a rien à voir avec l'écologie raisonnée qui doit seulement se préoccuper de veiller à ce que cette place spécifique des humains n'entraîne pas de dommages irréversibles pour l'avenir.

Le but de l'écologie n'est pas de préserver la Nature, mais de préserver l'avenir de l'homme dans la nature. L'écologie doit devenir adulte et pour ce faire elle doit renoncer aux peurs irraisonnées, aux discours idéologiques et rétrogrades pour s'appuyer sur un certain nombre de principe et de méthodes. Le premier principe est de fixer la mission des écologues puis de déterminer les méthodes adéquates pour remplir ce but.

Pour déterminer non pas ce qui est bon pour la Nature, mais ce qui est bon pour l'homme dans la nature et les dangers auxquels il pourrait être confronté dans l'avenir, la méthode du coût/avantage est seule raisonnable.

La prospective nous décrit un certain nombre d' évolutions qui sont incontournables :

  • augmentation de la population jusqu'au chiffre de dix milliards

  • volonté justifiée des pays les plus pauvres d'accéder à un niveau de vie décent

  • quantité finie de certains minéraux

  • augmentation certaine des besoins en énergie

  • Développement de l'intelligence artificielle.

Il ne faut pas faire la politique de l'autruche en se cachant ces réalités futures, mais, pour répondre à ces défis, évaluer les coûts acceptables. Il est peu probable qu'une agriculture dite biologique puisse parvenir à nourrir convenablement 10 milliards d' êtres humains. Face à ce défi alimentaire, les OGN sont une réponse possible sous réserve apprécier impartialement leurs dangers potentiels. La lutte contre les particules fines dans les villes semble commander le recours massif aux voitures électriques, mais la demande d'électricité supplémentaire qu'elle induit nécessiterait une augmentation significative de l'électricité nucléaire. Le risque cancérogène des particules est-il plus important que le risque accidentel d'une centrale qui explose ? Peut-être serait-il plus raisonnable de pousser la recherche vers des filtres d' échappement plus efficaces.

Pour répondre à ces questions il est indispensable d' appliquer le méthode Coût/Avantage dans une optique pluridisciplinaire.

L'étude Coût/Avantage doit être faite en terme d' écologie,mais aussi d' économie, de progrès social ,de santé publique.

Quelques exemples montrent que l' avantage écologique ne justifie pas forcement l'adoption d'une mesure.

Le 1er exemple sera tiré de la réintroduction du loup .

L'avantage écologique réside dans la biodiversité mais il y a aussi coût écologique car on constate depuis sa réintroduction une diminution du nombre de chamois et une déprise des alpages entraînant à terme une fermeture des paysages.

L' avantage économique est nul car il n'y a même pas d' avantage touristique puisque le loup est invisible. Par contre le coût économique est très important pour le pastoralisme.L'indemnisation des éleveurs atteint des sommes très importantes.

Il n'y a non plus aucun avantage social, mais un coût social est très important en raisonnable de paupérisation des éleveurs en zone montagne.

Il n'y a ni avantage ni coût pour la Santé publique si ce n'est la dépression nerveuse de certains éleveurs.

Cette analyse démontre que la réintroduction du loup est une erreur.

2eme exemple:l'interdiction du glyphosate ( round-up)

L'avantage écologique réside essentiellement dans la préservation des insectes et donc de la faune, non pas que ceux-ci soient mis en danger par le produit lui-même, mais la disparition momentanée de toute flore après le traitement entraîne la migration des oiseaux qui ne trouvent d'insectes à dévorer. Le coût écologiques réside essentiellement dans une augmentation sensible de consommation de gas-oil par le recours à des façons culturales très gourmandes ( labour) et la destruction de la faune souterraine par ces passages répétés d'outils mécaniques.

En terme de santé publique, le coût du glyphosate est présenté comme probablement cancérogène au même titre que la viande rouge. Pourtant une toute récente étude américaine, non financée par Mosanto mais par le ministère de la santé américain démontre l'innocuité de ce produit utilisé selon les normes. Le remplacement du glyphosate par d'autres pesticides devrait également être pris en compte de même que l' augmentation des plantes allergènes en raison des difficultés à désherber.

Il n'y a aucun avantage économique à l' interdiction du glyphosate alors que cette interdiction entraîne un coût économique très important pour les agriculteurs.

Il n'y a non plus aucun avantage social alors que la paupérisation des paysans est un coût social important.

Le bilan coût/avantage de l'interdiction du glyphosate est , c'est le moins que l'on puisse dire mitigé.

En présence d'un bilan mitigé, les écologistes vont asséner leur arme massue : le principe de précaution.Il n'est sans doute pas inutile de rappeler les termes de ce principe :

« lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage ».

L'énoncé de ce principe appelle quelques précisions.

La première chose à remarque c'est que le dommage n'est pas certain, il n'est que possible au vus des connaissances actuelles. La probabilité de la survenance du dommage devrait être précisé. Quel est la probabilité d'un tremblement de terre en France d'une magnitude telle qu'il pourrait entraîner des dommages sur une centrale nucléaire ? Aucun vulcanologue ne pourrait certifier que cette probabilité est égale à Zéro. Pourtant on ne parle pas fermer immédiatement toutes les centrales nucléaires.

La deuxième remarque tient à ce que les autorités doivent procéder à une évaluation des risques. Lorsque les OGN ont été interdis en France, aucune procédure d' évaluation n'a été mises en œuvre.D'autant que si les OGN sont interdit en France, les produits faits à base d' OGN ne le sont pas mais seulement soumis à une procédure d' étiquetage.

La troisième remarque est que les mesures doivent être provisoires et proportionnées Mais on ne dit pas proportionnées à quoi. Sont elles proportionnée à la probabilité du risque, au caractère grave et irréversible du dommage ou plus probablement à la sensibilité de l' opinion publique.

Il ne faudrait pas que le principe de précaution se transforme en principe de prémonition . La méfiance n'est pas la prévenance; la réticence n'est pas la vigilance ; ;la peur n'est pas la prudence.

En droit pénal existe la notion « d'indices graves et concordants ». Le principe de précaution ne devrait pouvoir être invoqué qu'en présence d'indices graves et concordants.

Il faut rappeler que concomitance et causalité ne sont pas la même chose, que la preuve négative n'existe pas. Qu'une trace, est une notion scientifique qui signifie présence mais en quantité si infime qu'elle n'est pas mesurable. La faculté de médecine vient de jeter le discrédit sur l'homéopathie qui n'a aucun effet mais les écologistes maintiennent que des traces de bis-phénol A sont dangereuses.

La rigueur scientifique n'est pas toujours au rendez-vous comme l' atteste les incertitudes sur le trou de l' Ozone. Présenté comme un danger certain, les gaz des bombes aérosols ont été remplacés par du méthane pourtant très dangereux pour le réchauffement climatique. Le trou de l' Ozone a diminué et les écologistes se sont congratulés. Mais patatras ! Le trou revient. On accuse les chinois de ne pas jouer le jeu. Finalement, il semblerait que retour du trou soit lié à une très forte éruption volcanique en Amérique latine qui aurait libéré des quantités énormes de souffre.

Alors Messieurs les écologues essayez de raison garder et ne vous laisser pas influencer par les écologistes ! C'est à ce prix que vous pourrez garder une influence crédible que les écologistes ont déjà en partie perdue.