Elections européennes: ne vous laisser pas berner
Les élections européennes se rapprochent et les choix proposés par les grandes formations sont pour la plus-part peu clairs et factices alors que la question qui se pose est d'une simplicité évidente : veut-on plus d' Europe ou moins d' Europe.
La construction Européenne est bloquée depuis que le référendum sur la constitution européenne a été refusé par le France à l'initiative d'hommes politiques français de tous bords, qui, pour des raisons de politique politicienne intérieure, se sont alliés dans une entente contre-nature. Lorsqu'ils comparaîtront devant le tribunal de l'histoire, ils devront s'attendre à de sévères condamnations.
Depuis l' Europe est au milieu du gué : elle ne progresse vers aucune des deux rives et s'enfonce petit à petit dans la vase, alors que sur les deux berges personne n'ose intervenir. Pourtant le danger est grand, car en amont de la rivière, il y plusieurs barrages qui vont bientôt procéder à des lâchers d' eau qui ont de fortes chances de provoquer une vague dévastatrice qui emportera tout ce qui se trouve dans la rivière. Ces barrages s'appellent politiques libérales laissant entrer librement les produit de Chine, et bientôt d' Inde etc. En aval existe aussi un danger car un autre barrage est en construction qui lors de sa fermeture risque de provoquer une grave montée des eaux qui pourrait noyer celui qui reste au milieu du gué . Ce barrage en aval s'appelle politique protectionniste avec hausse des droits de douane voulue par le président Trump. Sur la rive nationaliste, il n'y a que quelques listes qui ont le courage d'aller au bout de leurs convictions. Ils demandent la sortie de l' Europe et de l' Euro. Ils sont partisans d'un retour aux frontières et d'un protectionnisme fort. Ils pensent , comme les Brexiteur, qu'un avenir plus radieux est possible hors de l'Europe. Le mérite de leurs positions est la clarté. Reste à savoir si cette position est tenable. La Grande Bretagne fait le pari qu'en se transformant en paradis fiscal, elle pourra s'en tirer. Mais si plusieurs pays font le même raisonnement, le château de carte s' écroule.
Sur la rive fédéraliste, il n'y a guère plus de monde. Aucun grand parti n'ose se réclamer d'une fédération des états européens , ni même d'une confédération, cette dernière forme étant plus adaptée car permettant, en vertu du principe de subsidiarité, de conserver aux états tout ce qui n'est pas stratégique. Par lâcheté, pendant des années les hommes politiques se sont retranchés derrières des obligations européennes supposées dés qu'une mesure était impopulaire alors pourtant qu'aucun règlement ou directive ne peut être pris sans l'accord d'un ministre français disposant d'un pouvoir de veto. Il n'est donc pas étonnant que l'idée européenne ne soit plus appréciée par une large majorité de la population. Dés lors,il ne faut pas être surpris que ces mêmes hommes politiques refusent d'affronter cette impopularité qu'ils ont créée. Personne n'ose dire avec Christian Saint-Étienne que le dumping fiscal et social entre les états est une « contradiction mortelle ». Personne n'ose dire qu'il faut un président élu au suffrage universel pour incarner l' Europe. Qu'à une monnaie unique, il faut une gouvernance économique indispensable. Que la règle de l'unanimité est obsolète et qu'il faut passer à une régime de majorité qualifiée (en terme d' état et de population).
Au lieu de ces positions claires et cohérentes, le marais politique préfère continuer de patauger au milieu du gué, parlant de coopérations renforcées qui ne verront jamais le jour, de reformer Schengen, de muscler FRONTEX, et de créer des politiques communes alors que la seule politique commune ayant existée, la PAC, est en train d' être démantelée. Au bal des des faux culs, les grandes listes font la farandole !
Alors, ne vous laissez pas embobiner par la rivalité entre les grands partis. La question n'est pas de savoir qui de la REM ou du Rassemblement National va arriver en tête ou si LR fera ou non plus de 15% des voix. La seule question qui vaille est de vous prononcer sur l'avenir de l'Europe. Choisissez une liste porteuse d'avenir. Même si elle fait moins de 5% des voix, votez pour elle pour dire aux politiques ce que vous voulez que devienne l'Europe. Les élections européennes sont la seule occasion qui vous est offerte de le faire. Traversez le gué et dites avec Victor Hugo que vous voulez les États-Unis d' Europe ou revenez sur la berge de départ, mais ne restez pas au milieu de crainte d'être noyé.
Jean Louis de Bourbon