la divergence des luttes
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Le calendrier aidant, beaucoup croient voire dans la contestation de la réforme des retraite S une suite du mouvement des gilets jaunes et aspirent ou craignent cette convergence des luttes.
Cette analyse est tout a fait contestable car les deux mouvements sont totalement différents par leur inspirations et leurs modalités.
Comme cela a été dit , le mouvement des gilets jaunes est né dans la France périphérique même si, par la suite, il s'est manifesté dans les métropoles. A l' origine, c'est par l'occupation des rond-points que le mouvement a démarré. Les grandes manifestations dans les métropoles ne sont intervenus que dans un deuxième temps avec des violences qui tranchaient avec le coté bon enfant du début.
Au contraire, la contestation des retraites n' a touché que les métropoles disposant de transports publics dont le blocage faisait la force du mouvement. Aucune manifestation dans les petites villes et les campagnes.
La sociologie des manifestants n'est pas non plus la même. Les gilets jaunes étaient pour beaucoup des travailleurs pauvres, des retraités, des chômeurs, des commerçants et petits entrepreneurs. Le mouvement contre la réforme des retraites est composé en très grande majorité de fonctionnaires. Les travailleurs du privé sont absents de même que les retraités.Les agriculteurs, commerçants, artisans et travailleurs du privé n'ont rien à craindre de cette reforme et donc ne soutiendront pas cette lutte
La stratégie est également différente. Pour les gilets jaunes, occupation de rond points freinant la circulation des voitures pour protester contre de nouvelles charges et contraintes frappant les automobilistes. Au contraire dans le mouvement contre la reforme, la voiture devient le moyen de contourner le blocage des trains.
La structure des deux mouvements n'a rien à voir. D'un coté des centrales syndicales sous les ordre de leurs dirigeants et des négociations qui traînent en longueur:. De l' autre une absence de leader et la contestation de ceux-ci dés que l'un d'eux essayait d' émerger, empêchait toute négociation.
Les alliances , déclarées ou non des mouvements sont divergentes. Pour les gilets jaunes, une concurrence effrénée entre les mouvements populistes, rassemblement national contre insoumis. Pour la contestation de la réforme des retraites, une gauche qui fait semblant d' être unie et un rassemblement national absent.
Enfin les revendications n'ont rien de communs. D'un coté conservatisme prônant le maintien d'avantages acquis, de l'autre une demande confuse de mieux vivre par une augmentation du pouvoir d'achat et l'abandon de tracasseries administratives.
C'est pour toutes ces raisons que la convergence des luttes tant souhaitée par certains n'a que peu de chance de se produire et c'est plutôt la dissimilitude voire la discordance des luttes qui se manifeste. C'est la raison pour laquelle le gouvernement reste « droit dans ses bottes ».
Il y a cependant deux inconnues :
Les 1200 conducteurs de trains de la SNCF pourront-ils longtemps pénaliser impunément les 5 millions d' usagers journaliers de la SNCF ?
Les lycéens et étudiants vont-ils entrer dans la danse pour un combat qui ne les concernera que dans 40 ans?
Quoiqu'il en soit, c''est une fois encore l' opinion publique qui tranchera. Reste à savoir dans quel sens.