La fin de l' Humanisme


     Depuis 13000 ans , l'histoire de l' homme est ponctuée de massacres épouvantables.

    Le plus ancien est peut être la disparition de l'homme de Neandertal puisque certains avancent la théorie de l'extermination de l'homme de Neandertal par l'Homo Sapiens. Jules César fit édifier une pyramide de 100 mètres de haut avec les têtes des Dalmates que ses armées venaient de vaincre. Les victimes de la croisade contre les Albigeois et de l'Inquisition ont été tuées au nom de Christ. La religion chrétienne n' a malheureusement pas le privilège de ces massacres au nom de Dieu ou à cause de Dieu. Les Ouïghours,les Rohingyas, les Yézidis,les Kurdes, les Arméniens, les juifs peuvent en témoigner. La terreur sous la révolution française, le dékoulakisation sous Lénine, le nazisme et la révolution culturelle sous Mao, ont montré qu'il existe aussi un fanatisme sans Dieu tout aussi redoutable.

     Le socle commun de ces barbaries réside dans le postulat que le concept prime la personne. Peu importe le nombre de victimes massacrées pourvu que l' idée triomphe. La fin justifie les moyens et « on ne fait d'omelettes sans casser des œufs ». C'est précisément cette idée qu'ont toujours combattu les humanistes.

    Comme l'a très bien montré Rémi Brague, on peut distinguer plusieurs étapes dans la naissance de l'humanisme.

     La civilisation Égyptienne, comme beaucoup d' autres civilisations primitives ne distingue pas l'homme de l'animal ainsi que le démontrent les représentations divines qui mélangent allègrement les attributs humains et animaux. C'est avec l'antiquité que le coté animal disparaît dans les représentations divines et c'est la première étape : l'homme est perçu comme différent de l'animal. La seconde étape qui souligne la supériorité de l'homme est franchie avec l'humanisme qui naît en Italie au XV° siècle de la redécouverte des textes anciens et qui place la dignité de l'homme au dessus de toutes les autres valeurs. Cette idée fût combattue par des fanatiques comme Savonarole . Ce moine dominicain, régna sur Florence pendant 3 ans de 1494 à 1498. Durant cette période il instaura une véritable dictature théocratique condamnant les vanités qui détournaient de Dieu : œuvres littéraires, tableaux,bijoux furent brûlés en immenses autodafés. Rejetant l'humanisme, il terrorisa les populations en affirmant que les malheurs causés par les troupes françaises de Charles VIII étaient une punition de Dieu en raison des mœurs dissolues et un avertissement annonçant l' apocalypse. Renforcée par les avancées techniques et scientifiques, l'idée de l'homme, avec les positivistes, devient l' égal de Dieu. Il n'y a plus rien au dessus de l'homme et certains humanistes n'hésitent à proclamer la mort de Dieu.

     Cette primauté de l'homme sur la nature va être déconstruite au cours du XX siècle aux États-Unis avec Marsh qui dans son livre « Man and Nature » dénonce la déforestation qui conduit à la désertification. Cette critique sera naturellement reprise par les écologistes qui coïncidèrent aujourd'hui que l' homme est un vrai prédateur pour la nature, certains allant jusqu'à demander que la population humaine mondiale soit ramenée à 250 000 habitants.

     Les droits de l' homme ont toujours évolués parallèlement avec les idées humanistes. C'est parce qu'il avait une position exceptionnelle que l'homme avait des droits particuliers qui devaient le protéger à la fois contre les animaux mais aussi vis à vis des autres hommes.

     Si homme n'est plus au sommet de la création, pourquoi aurait-il des droits supérieurs aux droits des animaux et des plantes ? Cette créature malfaisante n'a pas à être protégée, mais c'est au contraire la nature qui doit se protéger de l'homme par tous les moyens. Le grand retour des apocalysologues ira-t-il donc de pair avec un recul des droits de l'homme et, plus particulièrement, ceux qui n' adhèrent pas au catéchisme du catastrophisme seront-ils menacés ? Sans la protection que l'humanisme conférait à la personne humaine contre toutes les exactions, il est à craindre un retour d'une intolérance fanatique sans retenue dont on peut apercevoir les prémices dans les mouvements écologistes.

    L'écologisme ressemble en effet de plus en plus à une religion mais une religion façon Savonarole. Cette religion a un Dieu, la planète GaÏa et un nouveau Satan ,l' homme moderne. Comme toutes les religions, l'écologisme repose sur des dogmes qu'il est interdit de mettre en doute, sauf à se faire excommunier et ostraciser de la communauté ;

  • l'homme est mauvais,l'animal est bon.

  • les techniques modernes sont néfastes et tous les progrès sont suspects.

  • seul le bio est bon , tout ce qui ne l'est pas est dangereux.

  • le CO2 sera la cause de la fin du monde à cause du réchauffement climatique anthropique et de la montée des océans.

     Cette nouvelle religion a ses grand prêtres et ses martyrs :René Dumont, Nicolas Hulot, Greta Thunberg, Al Gore etc. Certains sont des vrais convaincus, d'autres des opportunistes qui, sentant d'où venait le vent, ont pris le train en marche. Elle a ses grands messes officielles : les COP au cours desquelles sont serinés ses dix commandements :

  1. le CO2 tu banniras

  2. le chauffage et le robinet, tu fermeras

  3. seul le bio et le local tu consommeras

  4. la viande tu ne mangeras

  5. des voyages tu t'abstiendras

  6. l'eau tu économiseras

  7. les vaccins tu refuseras

  8. tu respecteras les animaux, les plantes et les minéraux.

  9. l'Écologie ne contestera et à ses dogmes te soumettra.

  10.  tu honoreras Gaîa et à ses prêtres tu obéira

     Savonarole finit pendu et brûlé. Souhaitons que, lorsque le réalisme scientifique aura repris le dessus, un sort plus doux soit réservé à tous ces illuminati.