la politique atteinte d''alosesthésie ?
A la veille des élections européennes, les notions de de droite et de gauche ont elles encore un sens? Ne pas savoir reconnaître sa droite de sa gauche s' appelle alosesthésie. Il est aujourd'hui difficile de savoir ce qui de droite et ce qui est de gauche. Pour masquer la confusion des esprits Certains préfèrent opposer d'autres notions : les mondialistes contre nationalistes ; les conservateurs opposées réformistes, les partisans du libéralisme à ceux de l'autoritarisme, les progressistes aux réactionnaires, les jacobins aux girondins sans compter avec l'opposition entre les anciens et les modernes qui existe depuis longtemps.
La notion de laïcité a longtemps été une notion progressiste opposée à la théocratie prônée par les réactionnaires. Aujourd'hui la droite est laïque pour lutter contre l'islamo-gauchisme.
L'égalité voulue par les révolutionnaires était inimaginable pour les conservateurs tenants de l'ancien régime. Elle est aujourd'hui combattue par les progressistes partisans de la discrimination positive des minorités.
L'école de la république répondait à une idéologie progressiste destinée à permettre à tous l'acquisition d'un minimum de savoirs par l'orthographe et la récitation. Les psychopédagogue modernes rejettent cette forme d'éducation au nom de l'épanouissement pour la remplacer par la découverte quitte à abandonner en cours de route ceux qui ne disposent pas d'un soutien familial.
Malgré la désapprobation des nationalistes xénophobes, l'immigration après-guerre aboutissait t à l'intégration plus ou moins rapide des arrivants et de leurs enfants. Aujourd'hui les mondialistes promeut le communautarisme et la considère l'intégration comme du néo-colonialisme.
Les progressistes, comme leur non l'indiquent, croyaient que les progrès des sciences et techniques résoudraient tous les problèmes, alors qu'aujourd'hui ils sont les apôtres de la décroissance.
Les modernes penchaient du coté des lumières. Celles-ci risquent de s'éteindre sous le souffle de la déconstruction. Défendre la culture classique est considéré comme une attitude réactionnaire.
Le racisme était plutôt à droite qui méprisait les races dites inférieures. Maintenant le racialisme est à gauche qui fustige le mâle blanc.
Comme le démontre Pascal Bruckner dans son dernier livre « Le parti du progrès s'est inversé en parti du renoncement, rhétorique incendiaire en plus »(1)
Ne pas pouvoir reconnaître sa gauche de sa droite c'est souffrir d' aloesthésie qui selon les experts pourraient être causée par des raisons psychologiques, neurologiques, motrices, sociales...En politique, cette aloesthésie pourrait être la cause de la montée inquiétant de l'abstention. Avoir des convictions fortes devrait pourtant être le minimum pour qui s'engage en politique.
La déconfiture de l'idéologie marxiste a certainement contribué à brouiller les cartes, de même que l'échec de la mondialisation heureuse. Les sondages y contribuent beaucoup : les hommes politiques ne cherchent plus à convaincre leurs électeurs qu'ils ont raison, ce sont les électeurs qui leur dictent ce qu'ils doivent dire par l'intermédiaire des sondages qui indiquent des thèmes qui sont les plus populaires. Quitte parfois à se contredire ou à préconiser des recettes antinomiques. Le « en même temps » macroniste est à cet égard un exemple évident qui ne contribue pas à l'émergence de nouvelles opinions claires et tranchées capables de galvaniser les foules.
La crise financière qui se profile à l' horizon sera-t-elle la catalyseur permettant l'émergence de leaders ayant de fortes convictions cohérentes permettant un débat constructif et mobilisateur pour les électeurs faisant oublier les promesses démagogiques des brailleurs populistes ?
(1) Pascal Bruckner : Je souffre donc je suis: portrait de la victime en héros