La tolérance? Connais pas!
Dans une démocratie, la liberté de pensée doit être absolue et sans entrave aucune. Chacun est libre d'avoir n'importe quelle opinion fusse-t-elle absurde ou dangereuse. On doit avoir la possibilité de croire ou de ne pas croire à une religion, d'adhérer ou de refuser une idéologie, d'aimer ou détester une idée, une personne un peuple, un pays.Vouloir obliger quelqu'un à penser contre son gré, c'est retourner aux funestes pratiques de l'Inquisition ou plus récemment des camps de rééducation.
Refuser la liberté de pensée est le prémisse de tous les totalitarismes. Liberté de pensée et liberté d'expression ne sont pas la même chose et c'est pourquoi il existe des limites à cette dernière dans le but notamment de protéger les minorités. J'ai le droit de penser ce que je veux, mais je n'ai pas le droit de tout dire. J'ai le droit de penser ce que je veux de mon voisin, mais je n'ai pas le droit de l'injurier puisque les injures mêmes non publiques tombent sous le coup de la loi surtout si elles ont un caractère racistes ou sexuel. Si je le crois malhonnête, je ne peux l'écrire sans m'exposer à des poursuites pour diffamation à moins que je ne sois en mesure de prouver mes dires.Ces règles sont destinées à protéger rendre la vie en société plus facile. Il existe heureusement une tolérance particulière pour les caricatures et les écrits satiriques.L'humour politique bénéficie ainsi d'une certaine bienveillance de la part des tribunaux.Quant au blasphème n'en déplaise aux fous de Dieu et autres intégristes, il doit pouvoir être proféré en toute liberté. L'ignominieuse attaque contre Charlie Hebdo est la pire atteinte que l'on puisse intenter contre la liberté d'expression. Quand une minorité s'arroge le droit d'imposer son point de vue en agissant par les armes au mépris de toutes les lois de la République, le totalitarisme n'est pas loin.
Lorsque les écologistes affirment que les climato-sceptiques doivent être condamnés pour crime contre l'humanité, ce propos est insupportable. Jamais de telles menaces n'ont été tenues à l'encontre des négationnistes de la Shoa. Si les propos négationnistes sont unanimement condamnés et tombent sous le coup de la loi, jamais une inculpation pour crime contre l'humanité n'a été demandée à leur encontre. D'autant qu'il existe une différence de taille: d'un coté on nie un crime historiquement prouvé, de l'autre on conteste des projections futures qui ne font pas l'unanimité chez les scientifiques. Tant qu'on y est, pourquoi ne pas poursuivre les platistes, communauté internet qui soutien mordicus que la terre est plate! En d'autre temps peut-être auraient-ils été condamnés au bûcher, mais aujourd'hui ils ne risquent pas cette peinte en raison de l'empreinte carbone de ce genre d'exécution.
Lorsque les antispécistes maculent les vitrines de bouchers, ils violent délibérément les lois édictées par un régime légal et légitime doivent donc être sévèrement punis. Ces actes odieux, qui ne sont pas sans rappeler les exactions des chemises brunes dans les années 30, ne peuvent se justifier par l'amour des bêtes. De même l'incendie d'une ferme d'élevage est un acte passible des Assises qu'aucune démocratie ne peut tolérer. On attend toujours la condamnation de cet acte par les associations écologistes que leur silence rendent complices de fait. On commence par brûler une ferme puis on brûle le Reichstag !
Les caractéristiques des totalitarismes sont bien connues: on fait la promotion d'une idéologie par la propagande, puis on dénie aux autres le droit de penser autrement par la terreur, on embrigade les jeunes contre les vieux obscurantistes ( cf les brigades rouges de la révolution culturelle ou les jeunesses hitlériennes) et enfin on fait disparaître les opposants dans des camps de rééducation ou d'extermination. Il n'y plus de liberté, c'est le fait du despote qui prime. Dans ce dernier cas et uniquement dans ce cas, on peut être en droit de se révolter contre les règles iniques contraires à ses convictions, naturellement avec le risque d' encourir une répression sévère. L'intolérance totalitaire entraîne donc nécessairement la guerre civile.
C'est donc bien la démocratie qui est menacée quand la tolérance disparaît. Ni l'amour d'Allah, des animaux, ou de la planète ne peuvent servir d'excuses et justifier la dérive totalitaire qui pointe. Contrairement à Clemenceau, qui disait « la tolérance, il y a des maisons pour ça» , il faut affirmer que sans tolérance, il n'y a ni Liberté, ni Égalité , ni Fraternité.
JEAN LOUIS DE BOURBON BUSSET